Les droits des télétravailleurs et les obligations pesant sur l’employeur
Par la réforme est également renforcée la reconnaissance des droits du télétravailleur. Celui-ci est reconnu comme ayant les mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l’entreprise, notamment en ce qui concerne l’accès aux informations syndicales, la participation aux élections professionnelles et l’accès à la formation. La liste exhaustive citée ci-dessus, ne devrait plus figurer dans le projet final, n’apportant aucune garantie supplémentaire. Cependant tous ces droits sont implicitement reconnus.
L’ordonnance indique également que l’employeur qui refuse d’accorder le bénéfice du télétravail à un salarié qui occupe un poste éligible à un mode d’organisation en télétravail, dans les conditions prévues par un accord collectif ou, à défaut par la charte, doit motiver sa réponse. Par la nouvelle réglementation la charge de la preuve est ainsi inversée.
L’apport principal de cette ordonnance repose dans la prise en charge des accidents du travail survenant au domicile du salarié, dans les mêmes conditions que si la personne était dans les locaux de l’entreprise. En effet, l’article L. 1222-9 du code du travail prévoit dorénavant que l’accident, survenu sur le lieu où est exercé le télétravail, pendant l’exercice de l’activité professionnelle du télétravailleur, est présumé être un accident de travail au sens des dispositions de l’article L. 411-1 du code de la sécurité sociale. Dans ce cas l’employeur devra combattre la présomption d’imputabilité au travail, s’il considère que l’accident à une cause étrangère au travail.
Enfin, l’employeur conserve toutes les obligations de droit commun. A celles-ci s’ajoute le fait que l’employeur doit :
- informer le salarié de toute restriction à l’usage d’équipements ou outils informatiques ou de services de communication et des sanctions en cas de non-respect des restrictions posées.
- lui donner priorité pour occuper ou reprendre le poste sans télétravail qui correspond à ses qualifications et compétences professionnelles.
- organiser chaque année un entretien qui porte sur les conditions d’activité du salarié et sa charge de travail
Il est intéressant d’ajouter que l’obligation pour l’employeur de prendre en charge les coûts engendrés par le télétravail a été supprimée par l’ordonnance.
L’objectif poursuivi par ces mesures est de répondre à une évolution sociologique : 17% des salariés français télétravaillent, 61% y aspirent.