Rappel sur la notion de « site classé Seveso »
A la suite du rejet industriel accidentel de Dioxine en 1976 sur la commune de Seveso en Italie, l’Union européenne a encadré les risques majeurs liés aux substances et préparations dangereuses utilisées dans certaines installations industrielles. Elle a publié en 1982 la première version de la directive Seveso qui établit une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs. Après deux révisions, la directive Seveso 3 a été adoptée le 4 juillet 2012 (directive n°2012/18/UE) et est entrée en vigueur dans toute l’Europe le 1er juin 2015. Transposée en droit français par deux décrets d’application du 3 mars 2014 (n°2014-284 et 2014-285), elle a créé, au sein de la nomenclature des ICPE, les rubriques 4000. Elle est également venue renforcer l’information du public en matière de sécurité, en précisant que les riverains proches de sites Seveso doivent pouvoir bénéficier d’un accès direct, par internet, aux programmes de préventions et mesures d’urgence applicables, notamment à travers la communication du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) et du plan particulier d’intervention (PPI).
A titre de rappel, tous les sites industriels ou agricoles, présentant potentiellement un risque de provoquer des pollutions ou des nuisances pour l’environnement et la population sont classés au sein de la nomenclature des ICPE. Les sites classés Seveso sont ceux comportant des installations industrielles dangereuses, impliquant l’utilisation de substances ou de préparations dangereuses répertoriées selon le degré de risque qu’elles peuvent entraîner au sein des rubriques 4000 de la nomenclature des ICPE. Ces sites correspondent aux installations les plus dangereuses du classement des ICPE et, à ce titre, sont toujours soumis au régime de l’autorisation. La directive Seveso vient distinguer deux types d’établissements, selon la quantité totale de matières dangereuses sur site : les établissements Seveso seuil haut, et ceux seuil bas. Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive Seveso 3 varient selon le type d’établissement (seuil bas ou haut)
Comme pour tous les sites soumis à autorisation, les sites classés Seveso doivent réaliser une étude de dangers précisant les sources de risques et les scénarios d’accidents envisageables, assortis des conséquences qui en résulteraient tant sur les personnes que l’environnement. L’étude de dangers constitue la base permettant l’établissement des plans de secours, des plans d’opération interne (POI) et externe (plan particulier d’intervention- PPI). Tous les sites Seveso doivent établir un POI mais seul ceux classés « seuil haut » doivent collaborer à l’élaboration d’un PPI. Par ailleurs, tous les établissements SEVESO seuil haut doivent établir avec le préfet un plan de prévention des risques technologiques afin de limiter les risques liés à l’urbanisation à proximité des sites. Ce dernier doit faire l’objet d’une instruction technique, d’une enquête et d’une concertation publique avant d’être approuvé. Il convient de rappeler que les plans d’urgence, en l’occurrence les POI et les PPI, doivent être testé et révisés tous les 3 ans. Par ailleurs, l’étude de danger des sites Seveso seuil haut doit être réactualisée a minima tous les 5 ans.
A titre d’information, un site internet a été mis en place afin d’aider les établissements à déterminer leur statut Seveso en fonction des données saisies