Quel constat ?
Plusieurs études ont eu lieu afin de comprendre les addictions en milieu professionnel et leur étendue (Baromètre santé 2014, 2017 (Santé publique, France), (OFDT, 2017), Cohorte CONSTANCES, Etude ELEAS 2016).
Il en ressort que la tranche d’âge 18-35 ans est la plus concernée par la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis et que tous les métiers sont concernés. Concernant les actifs occupés :
- 18,6 % ont eu un épisode d’alcoolisation ponctuelle importante dans le mois.
- 9,5% ont des ivresses répétées
- 28 % fument quotidiennement
- 9,6 % ont consommé du cannabis dans l’année
Les chiffres concernant les addictions des demandeurs d’emploi sont supérieurs. Cependant, 1/3 des fumeurs réguliers, 9% des consommateurs d’alcool et 13% des consommateurs de cannabis déclarent avoir augmenté leurs consommations à cause des problèmes liés à leurs situations professionnelles au cours des 12 derniers mois (chiffres issus du Baromètre santé 2010 (INPES)).
Ainsi, bien que le travail puisse être un facteur protecteur par rapport aux addictions, la sphère professionnelle peut jouer un rôle important dans le processus conduisant à une addiction. A titre d’exemple, les risques psychosociaux, les conditions de travail pénibles, le stress au travail, la recherche de performance, l’obligation de répondre aux exigences de productivité ou encore un climat de compétition entre les salariés peuvent conduire à augmenter la consommation de substances psychoactives. Le recours aux outils numériques peut également conduire à brouiller les frontières entre le temps privé et le temps professionnel.
L’employeur, tenu à une obligation de sécurité de résultat (L.4121-1 du code du travail), doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés. Cependant, la lutte contre ces comportements addictifs peut être délicate face à sa conciliation avec la liberté personnelle de chaque travailleur.