Depuis les années 2000, les territoires européens ont accéléré leurs mesures pour lutter contre le changement climatique notamment en développant des moyens de production d’énergies alternatives (solaire, éolien…) ou en développant des moyens de transports utilisant de nouvelles énergies (électricité, hydrogène…). Il s’agit de deux des leviers principaux pour réduire nos consommations d’énergie, et donc inverser la tendance dans les émissions de gaz à effet de serre.
Ces nouvelles technologies ont une consommation de ressources minérales très importantes. Par exemple, les véhicules électrifiés ont besoin de cobalt, cuivre, lanthane, lithium ; les piles à combustible de platine, palladium, rhodium ; les technologies de l’éolien de cuivre, de néodyme, de dysprosium, de terbium ; les technologies du solaire photovoltaïque de silicium, de cuivre, de cadmium, de indium, gallium ; les batteries de lithium, de cobalt, de nickel.[1] La consommation de ces métaux n’a cessé d’augmenter ces 20 dernières années notamment les métaux très rares (concentration dans l’écorce terrestre inférieure à 1 ppm).
Or, force est de constater que la production de ces métaux à de forts impacts environnementaux (consommation importante d’énergie, pollution de l’environnement par l’extraction, le raffinage et la transformation de ces ressources).
Alors que la transition énergétique de nos sociétés actuelles devrait s’accélérer dans les prochaines années, afin de respecter les engagements mondiaux en matière de réduction des émissions de GES et de limiter les effets du changement climatique, cette transition va engendrer en parallèle un accroissement de la consommation de ces métaux dont la quantité est limitée.
Les sociétés modernes doivent donc se transformer pour préserver ces ressources, lutter contre le gaspillage et réduire nos déchets. Mais est-ce réellement le cas ?
Depuis l’industrialisation du XIXe siècle, notre économie est principalement linéaire. Nous extrayons ou récoltons les ressources nécessaires à la fabrication d’un bien ou d’un service que nous consommons puis que nous jetons. Dans ce modèle, les ressources sont essentiellement utilisées une fois, le temps de la durée de vie du bien ou du service.
Bien que nos sociétés aient mis en place des systèmes de collecte différenciés afin de valoriser nos déchets, nous n’avons développé que des boucles de recyclage permettant de mieux produire, mieux consommer et donc moins jeter.
Nous pouvons prendre l’exemple des éoliennes ou des voitures électriques, de nombreux éléments des composants ne sont à ce jour pas ou très difficilement recyclables (ex : batterie de voiture électrique, aimant permanent…).
Même lorsque nous avons mis en place des filières de recyclage, nous ne sommes toujours pas dans une économie circulaire car de nombreux produits recyclés ne permettent pas d’être réutilisés dans la fabrication de ces mêmes produits. Par exemple le recyclage de nos briques alimentaires ne permet pas de reproduire ce même emballage. En effet, c’est un amalgame de carton, d’aluminium et de plastique. On parle donc de « sous-recyclage[2]».
En résumé, notre économie n’intègre toujours pas pleinement les enjeux de la rareté des ressources. Il est urgent de s’engager dans un nouveau modèle productif et organisationnel, afin de créer une société basée sur l’économie circulaire.
Pour rappel ce nouveau modèle de société vise à préserver les ressources, à réduire les déchets et le gaspillage tout en permettant un développement économique et industriel. L’économie circulaire constitue un modèle de production et de consommation durable tenant compte des enjeux environnementaux, économiques et sociaux.
En tant qu’entreprise ou individu, nous pouvons contribuer à cette transformation de nos modes de consommation, notamment en développant les 7 piliers de l’économie circulaire :
Recourir à des ressources dont les impacts environnementaux et sociaux liés à leur extraction et leur exploitation sont minimisés
Par exemple, l’exploitation et la production de métaux ont des impacts environnementaux et sociaux très importants (destruction d’écosystèmes précieux, travail d’enfants…). Dans ce contexte, un groupe de recherche européen développe un label spécifique pour les matières premières, le label CERA qui englobera donc toute la chaine d’approvisionnement en matière première.
Autre exemple, en 2023 la Bourse des métaux de Londres imposera pour la première fois à ses utilisateurs des critères d’approvisionnement responsables.
Optimiser/mutualiser l’usage des ressources sur un territoire entre plusieurs acteurs économiques
Par exemple, la consigne pour réemploi est un véritable moyen d’optimiser et de mutualiser des ressources sur un même territoire. Le retour de la consigne des bouteilles en verre pourrait faire son grand retour progressivement jusqu’en 2025. Il devrait figurer dans le projet de loi issu des travaux de la Convention citoyenne sur le climat.Pour plus d’information, sur l’intérêt de la consigne en verre : https://www.youtube.com/watch?v=l7xl2bZyIJg
Privilégier l’usage à la possession, vendre un service plutôt qu’un bien. Par exemple, Michelin propose depuis près de 20 ans, une offre de location de pneus aux entreprises de poids lourds.
La prise en compte des impacts environnementaux et sociaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit dans les choix d’achat, que l’acheteur soit public ou privé.
Par exemple, en France, l’indice de réparabilité est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Il impose aux vendeurs de certains équipements électriques et électroniques (smartphones, lave-linge, tondeuses à gazon…) d’afficher la réparabilité de leurs produits permettant ainsi aux consommateurs de prendre en compte ce critère lors de l’achat.
Lutter contre l’obsolescence programmée, favoriser le recours à la réparation, le réemploi, la réutilisation.
Par exemple, le groupe SEB garantit la réparabilité de ses produits pendant 10 ans en s’appuyant sur un réseau de plus de 10 000 réparateurs agréés. Autre exemple, le Fairphone permet d’être facilement démonté pour remplacer les pièces défectueuses (appareil photo, batterie…) permettant ainsi l’allongement de sa durée de vie.
Y compris en réinjectant et réutilisant les matières issues des déchets dans le cycle économique.
C’est concevoir une offre de produit (biens ou services) plus respectueux de l’environnement recourant « aussi peu que possible aux ressources non renouvelables en leur préférant l’utilisation de ressources renouvelables, exploitées en respectant leur taux de renouvellement et associées à une valorisation des déchets qui favorise le réemploi, la réparation et le recyclage ».
Dans un monde où les effets du changement climatique seront plus fréquents et importants, où les ressources nécessaires pour permettre cette transition sont rares et très difficiles à produire, l’adoption par les entreprises de l’économie circulaire est un exutoire salutaire. Il s’agit d’une alternative crédible, qui permette une production de biens et services, qui limite la consommation et l’exploitation des matières premières. Ce système suppose une meilleure régulation des flux de matières en amont de la consommation et en aval.
Ainsi, il est primordial de lancer dès à présent cette révolution de nos modèles économiques en concrétisant les promesses de l’économie circulaire.
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