Vers un devoir de vigilance européen ?
La commission des affaires juridiques du Parlement européen, soucieuse de généraliser le devoir de vigilance à l’échelle européenne, a appelé la Commission européenne à présenter « de façon urgente » une législation en ce sens.
Le projet d’initiative législative, adopté par les députés européens le 27 janvier, propose des règles européennes contraignantes en matière de devoir de diligence, selon lesquelles « les entreprises devraient identifier, traiter et corriger leur impact potentiel et avéré sur les droits de l’homme (notamment les droits sociaux, commerciaux et des travailleurs), l’environnement (y compris la contribution au changement climatique) et la bonne gouvernance, tout au long de leur chaîne de valeur ».
Ces règles devraient s’appliquer à toutes les entreprises qui souhaitent accéder au marché intérieur de l’UE, notamment celles installées en-dehors de l’Union. De plus, elles devraient prévoir une interdiction d’importer des produits liés à de graves violations des droits de l’homme, comme le travail forcé ou des enfants. « Les entreprises devraient être tenues responsables et condamnées à une amende pour le préjudice causé ou auxquelles elles auraient contribué », soulignent les députés. Et ce, « à moins qu’elles puissent prouver qu’elles ont agi conformément aux obligations de diligence raisonnable et pris des mesures pour prévenir ce préjudice ». Enfin, la nouvelle législation devrait garantir un accès à la justice pour les victimes et les parties prenantes dans les pays tiers.
Le Parlement européen dans son ensemble doit se prononcer sur ce dossier lors de sa session plénière prévue en mars 2021, alors que la proposition législative de la Commission est attendue pour le deuxième trimestre 2021.