Les avancées environnementales proposées par la réforme de la Constitution
Le projet de réforme constitutionnelle, actuellement débattu devant l’Assemblée nationale, propose différentes évolutions pour renforcer la prise en compte de la protection environnementale au niveau constitutionnel.
Tout d’abord, l’article 2 du projet de loi, propose d’ajouter parmi les domaines relevant de la compétence du pouvoir législatif, « l’action contre les changements climatiques ». Cette inscription bien que symbolique, permet de confier au législateur la responsabilité de définir les principes fondamentaux de l’action contre les changements climatiques.
Par ailleurs, il a été proposé par la commission du développement durable que soit clairement affirmé dans la Constitution, l’action pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques. Avant la dernière phrase du premier alinéa de l’article 1er de la Constitution, il est proposé d’insérer : « qu’elle (La République) agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre le changement climatique ». Par cette inscription, il est souhaité que soit actée, dans les textes fondamentaux, la volonté de la France de poursuivre l’action initiée par l’Accord de Paris, et de répondre aux défis qui nous attendent sur ce thème. Par cette inscription, la préservation de l’environnement et de la diversité biologique, ainsi que l’action contre les changements climatiques deviendraient des principes fondateurs de notre République. « Treize ans après l’adoption de la charte de l’environnement … la France grave désormais dans le marbre constitutionnel son engagement national et international en faveur de la croissance durable, respectueuse de l’environnement », a déclaré le premier ministre Edouard Philippe.
La proposition d’insérer dans la Charte de l’environnement, une référence au principe de non régression, a pour sa part été rejetée.
Ces propositions font l’objet de nombreux débats. En effet, l’inscription de la préservation de l’environnement à l’article 1er de la Constitution apparaît pour certain comme une fausse nouvelle, la Charte de l’environnement étant déjà présente dans le bloc de constitutionnalité. En outre, il est avancé, que la jurisprudence du Conseil constitutionnel peut seule faire face à l’évolution du contexte et à ces enjeux. Toutefois, cette inscription permettrait de clarifier l’implication de la France dans ces enjeux, et acterait la responsabilité du constituant. Enfin, cela permettrait une convergence entre les principes européens, et notre Constitution. Ce débat autour de l’inscription des enjeux environnementaux dans la Constitution, n’est pas un débat uniquement français. En effet, de vifs débats sont présents dans d’autres Etats.